Par amour du cuir

Sur place, dans les tanneries, Gerhard Olsacher contrôle chaque peau avant qu'elle ne soit envoyée à Gabor. Ce n'est que si la qualité est bonne que le réceptionnaire du cuir pince la peau avec une pince spéciale. "Si elle a été pincée, elle peut être envoyée à Gabor", explique-t-il. Le cuir sur le marché mondial est cher. Olsacher décide de ce qui vaut des millions. S'il fait bien son travail ? Le repreneur de cuir expérimenté le sait lorsqu'aucune critique ne vient de l'entrepôt de réception ou de la production. Seules les meilleures qualités y sont acceptées et traitées. Les propriétés optiques, techniques et mécaniques du cuir sont soumises à des exigences très élevées - après tout, les clients de Gabor attendent des chaussures haut de gamme. Gabor achète actuellement 65 types de cuir différents - et comme un type de cuir est travaillé dans plusieurs couleurs, Gabor distingue au total environ 300 "articles en cuir". Gerhard Olsacher les connaît tous.

Le sens de la mode

Couper ou ne pas couper ? Le repreneur du cuir est aidé dans sa décision par une liste de contrôle Gabor très stricte. Elle comprend notamment les critères suivants : épaisseur, taille de la peau, couleur, aspect, souplesse et toucher, ainsi que différentes valeurs techniques. Gabor exige un haut degré d'homogénéité et d'uniformité pour tous les cuirs. Mais actuellement, environ 70 pour cent des cuirs utilisés sont des cuirs à la mode, comme le style usé ou l'aspect rétréci. Il s'agit donc de cuirs très individuels, qui ne sont pas uniformes en soi.

Olsacher doit décider si les cuirs à la mode correspondent encore à la norme stricte de Gabor et s'ils sont compatibles avec la collection. C'est pourquoi on lui demande d'avoir un très bon sens de la mode. Il doit voir la chaussure derrière le cuir. Ainsi, un cuir qui n'est pas adapté à une chaussure peut l'être à une autre.

Dans la tannerie, Gerhard Olsacher est l'homme de terrain qui décide seul. Pour cela, il a besoin de beaucoup de doigté, au sens propre du terme. "Le cuir doit avoir ce toucher typique du cuir. Je dois toucher le cuir et en être amoureux", explique Olsacher.